Kina et Yuk, des renards polaires face au réchauffement climatique
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Le film Kina et Yuk, renards de la banquise, au cinéma le 27 décembre, est un conte de Noël sur un couple de renards d'Arctique et leurs amours contrariées par la crise climatique.
Vivre d’amour et de neige fraîche, c’est le destin de Kina et Yuk, deux renards polaires, dont les aventures sont projetées sur grand écran à partir du mercredi 27 décembre, dans les cinémas français, belges, néerlandais ou espagnols. Kina et Yuk, renards de la banquise est un conte de Noël au temps du réchauffement climatique, raconté par la comédienne Virginie Efira, réalisé par Guillaume Maidatchevsky, auteur de plusieurs longs-métrages de fiction animale, avec, dans les rôles titre, deux renards polaires, Kina la femelle et Yuk le mâle, nés en captivité parce qu’au cinéma, on ne prélève pas d’animal dans son milieu naturel pour en faire un acteur.
« Ça commence par des jeux. On se réchauffe, on se taquine... On est seul au monde, comme peuvent l’être ceux qui s’aiment », décrit la voix off de Virginie Efira sur des images superbes de neige et de glace tournées dans le Grand Nord canadien. Pour Kina et Yuk, dont la fourrure blanche permet de se fondre dans le paysage, c’est le temps de l’insouciance, de l’amour. « Et chez les renards polaires, l’amour, c’est pour la vie. » Le couple attend un heureux événement. Et la fidélité a son utilité ; le père est un vrai père. « Le mâle est vraiment présent du début à la fin pour nourrir la femelle, chercher des proies et les lui ramener pour qu’elle n’ait pas à trop sortir, parce qu’elle a en moyenne neuf à douze petits par portée », détaille le réalisateur Guillaume Maidatchevsky, biologiste de formation.
Renard à la dérive« Ça se confirme, il fait trop chaud, raconte Virginie Efira alors qu’on voit à l’écran banquise et glaciers fondre comme neige au soleil. La glace devrait encore pouvoir tenir à cette période de l’année. C’est la débâcle ! » Le réchauffement climatique est à l’œuvre et, sous les yeux du spectateur, la banquise se brise. Kina et Yuk sont séparés. Une histoire vraie à l’origine, dont s’est inspiré Guillaume Maidatchevsky : un renard polaire isolé sur un morceau de banquise à la dérive avait été sauvé par des pêcheurs canadiens.
En attendant, dans le film, Yuk est bien seul et impuissant sur son petit morceau de banquise, et c’est un drame pour Kina, qui attend des petits, sans le soutien de son compagnon. La voilà chassée de son terrier par un renard roux. À la recherche de nourriture, la jeune femelle se réfugie en ville. « Sous l’effet du réchauffement climatique », explique Guillaume Maidatchevsky, « le nord est beaucoup plus chaud, donc notre renard roux qui vit dans le sud monte là-haut et mange toute la nourriture du renard polaire, qui lui est obligé de se délocaliser. Et c’est aussi ce que font les ours polaires. On a de plus en plus d’ours polaires qui vont dans les villes ; ils n’ont rien à faire dans les villes ! Ursus maritimus, comme son nom l’indique, est un animal marin. On voit malheureusement en Arctique de plus en plus d’ours polaires dans les décharges en train de chercher à manger. »
L’Arctique fond deux fois plus viteKina et Yuk sont des exilés climatiques, et le film de Guillaume Maidatchevsky est un conte écologique qui s’adresse à des enfants et à leurs parents. « Je suis juste un réalisateur, je mets en scène la nature », témoigne le cinéaste. « Et si vous avez ressenti une émotion, j’espère que vous aurez envie de protéger cette émotion, sachant que là-haut, l’Arctique fond de deux à trois fois plus vite, le réchauffement climatique y est deux fois plus rapide qu’ailleurs sur la planète. Donc, l’Arctique est un vrai laboratoire de ce qui est en train de nous arriver. » Kina et Yuk, séparés par la crise climatique, vont-ils se retrouver ? On ne dévoilera pas la fin... mais les contes, à Noël, sont généralement plus gais que la réalité climatique.