Le déclin de l’avocat en Californie
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La Californie se prépare à sa pire récolte d’avocats depuis plus de quinze ans. Et ce après une saison précédente déjà décevante. En cause, le changement climatique qui accélère la réduction des surfaces cultivables dans le sud du Golden State. Les producteurs appellent le gouvernement fédéral à l’aide.
Un peu moins de 100 000 tonnes d’avocats californiens contre 150 à 170 000 en moyenne habituelle, il faut remonter à la saison 2008-2009 pour trouver une récolte aussi faible. Il y a d’abord une cause immédiate : les pluies diluviennes qui ont frappé la Californie cette année. Ces événements climatiques extrêmes ont fortement perturbé la nouaison et la floraison, deux étapes-clé dans la culture des avocats.
Une situation en apparence paradoxale, car c’est justement du manque d’eau dont souffrent les agriculteurs de la région de façon structurelle. « La problématique de fond dans le sud de la Californie, c’est la raréfaction de la ressource hydrique, aggravée par le changement climatique », explique Éric Imbert, agro économiste au Cirad et spécialiste des marchés fruitiers internationaux. Une eau plus rare et donc plus chère rend la culture de l’avocat moins rentable.
Résultat, de plus en plus de vergers sont tout simplement abandonnés par leurs exploitants. C’est ce que les spécialistes comme Éric Imbert appellent l’érosion des vergers. Autour de San Diego, la surface cultivée est ainsi passée de 8 300 hectares en 2012 à 5 400 en 2022. Mais cela ne devrait pas affecter outre mesure le marché américain, nuance l’expert, car les avocats californiens ne représentent que 10% de l’approvisionnement général du pays. « Aux États-Unis, le marché est complètement mexicanisé, explique Éric Imbert. Il fonctionne presque uniquement avec les fruits venus de la région du Michoacán au Mexique, première zone de production d’avocat au monde ».