L'ex-Nupes tatônne sur les élections européennes
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Alors que l'attention politique se porte essentiellement sur le nouveau Premier ministre Gabriel Attal et son gouvernement, le Parti communiste a discrètement lancé sa campagne pour les élections européennes cette semaine. Avec une tête de liste également très jeune : Léon Deffontaines, 27 ans. Un quasi-inconnu qui sera cornaqué par le patron du PCF, Fabien Roussel, qui a décidé d'être également sur la liste. Ces Européennes sont un gros enjeu pour les partis de l'ex-Nupes mais du flou persiste.
Si Léon Deffontaines va mener les communistes et Marie Toussaint les écologistes, les deux poids lourds de l'ex-union de la gauche hésitent encore. Le Parti socialiste (PS) semble bien parti pour reconduire Raphaël Glucksmann, qui avait déjà mené la bataille en 2019. Sauf que des voix s'élèvent contre ce scénario : la maire de Paris Anne Hidalgo estime que « le choix de la tête de liste ne doit pas être fermée » et plaide pour une alliance derrière les écologistes. Et si la direction du PS repousse fermement cette idée, elle hésitait encore voilà quelques semaines à reconduire un leader qui n'a pas sa carte au parti.
Mais la plus grosse interrogation se situe du côté des Insoumis. Là aussi, la tête de liste de 2019, Manon Aubry, semble tenir la corde. Elle en est en tout cas persuadée. Sauf que la direction du mouvement n'en a pas l'air si sûre : l'espoir d'une liste d'union continue d'être martelé et des hauts cadres de LFI promettent des surprises, comme une possible implication de Jean-Luc Mélenchon.
Test après l'explosion de la NupesCe rendez-vous électoral est un test pour les partis de l'ex-Nupes. Ou plutôt un test entre les gauches car comme le reconnait un cadre socialiste, « il y a bien peu de chances que l'on se mêle à la bataille pour les premières places ». « Ça va nous permettre de nous compter », renchérit-on côté écologiste.
D'où la nécessité d'éviter de passer complètement à côté du scrutin : c'est ce qui explique la présence de Fabien Roussel mais aussi du président du groupe communiste à l'Assemblée, André Chassaigne, sur la liste communiste. « L'objectif, c'est de passer le cap des 5% », explique Léon Deffontaines. Les Insoumis aimeraient quant à eux titiller la première place des ex-Nupes pour asseoir leur domination alors que socialistes et écologistes rêvent de devenir les nouvelles forces d'équilibre à gauche.
Sauf que personne n'explique vraiment comment il compte y parvenir : « Glucksmann n'a pas de programme à part sur les dossiers internationaux », persifle-t-on côté communiste, dans les rangs socialistes, on se gausse de la « stratégie de la gentillesse » de Marie Toussaint. Et un cadre écologiste estime lui que « si Mélenchon se présente, c'est vraiment un aveu de faiblesse de LFI ».