Le KwaZulu-Natal, «swing state» de l'Afrique du Sud
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En Afrique du Sud, à bientôt trois mois des élections générales du 29 mai, les principaux partis politiques ont déjà présenté leur programme. La campagne électorale est lancée et une province concentre l'attention : le KwaZulu-Natal. Cette province qui comprend la ville de Durban est la deuxième en termes d'électeurs avec plus de 20 % du corps électoral. Elle fut longtemps un bastion historique de l'ANC, le parti au pouvoir. Mais son hégémonie y est contestée.
De notre envoyé spécial de retour de Durban,
Malgré des sondages négatifs, l'ANC est encore capable de remplir des stades. Pour le plus grand plaisir du président Cyril Ramaphosa. « Vous tous, qui êtes ici dans le stade, en très grand nombre, plus de 75 000, merci d'être présents. » Pour l'ANC, le soutien du KwaZulu-Natal est crucial, souligne Abel Soobramoney, un militant originaire du township de Chatsworth, près de Durban. « Si l'ANC perd le KwaZulu-Natal et le Gauteng, il perd les élections. C'est le bastion de l'ANC et l'ANC ne perdra pas. »
Nous sommes ici en territoire zoulou. Un régiment de combattants traditionnels chante en l'honneur de l'ANC. Une séquence importante, alors que l'ancien président Jacob Zuma, lui-même zoulou, joue sur cette identité ethnique pour attirer des voix vers son nouveau parti. Mais l'ANC résiste, selon Mzwandile Mbeje, éditorialiste politique pour la télévision publique sud-africaine. « Je pense que le parti voulait montrer que malgré la popularité de Jacob Zuma. À la fin, c'est le parti qui compte. Et c'est qu'ils ont réussi à prouver aujourd'hui au vu de l'importance de la foule. »
« La compétition c'est bon pour la démocratie »L'ANC a fait mieux que le parti Combattants pour la liberté économique (EFF), réuni dans le même stade le 10 février, avec moins de supporters. Ce sera au tour de L'Inkatha Freedom Party de prendre possession du même stade, le 10 mars. Les formations politiques se bousculent dans le KwaZulu-Natal, mais cette concurrence n'inquiète pas Nonceba Mhlauli, cadre de l'ANC. « La compétition, c'est bon pour la démocratie, ça la renforce, ainsi que les partis politiques. Et pour nous, l'ANC, c'est comme une piqûre de rappel. »
La concurrence est saine : ce message d'apaisement est le bienvenu dans une région connue pour ses violences politiques.
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