En Vendée, la quête d'indépendance des réfugiées ukrainiennes
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La commune de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (ouest) accueille plusieurs réfugiés ukrainiens, en majorité des femmes parfois accompagnées de leurs enfants. Deux ans après le début de la guerre, si certaines espèrent toujours rentrer en Ukraine, d'autres, en quête d'indépendance et d'autonomie, ont tiré une croix sur leur pays natal, et se projettent dans une vie en France.
Elle était sage-femme en Ukraine, elle travaille désormais en bord de mer. Albina est en France depuis six mois. Mais son objectif, c'est bien de retourner à terme dans son pays natal. Un objectif, et beaucoup d'incertitudes. « Quand je suis arrivée en France, je pensais ne rester que quelques mois... Car j'étais inquiète, je ne savais pas comment j'allais me débrouiller au travail, et surmonter les difficultés. Même si ma famille me manque beaucoup, je ne peux pas retourner en Ukraine. Je dois les soutenir en travaillant ici, le seul espoir est sur moi. Et je ne peux donc pas prévenir l'avenir, je vis au jour le jour », dit-elle.
Ses deux filles étudient en Ukraine et logent chez leur grand-mère. Albina, elle, est embauchée chez un mareyeur, où le poisson est acheté sur le port, avant d'être revendu à des clients. Ses collègues, comme Yoan l'ont intégré. « Quand je suis arrivée, mes collègues m'ont tout de suite soutenu. Parfois, ils m'invitent, et je leur cuisine des plats ukrainiens », raconte-t-elle.
La quête de l'indépendanceCe contrat de travail à durée indéterminée permet à Albina de gagner un peu plus en autonomie. « Avec cet emploi, j'ai une stabilité financière. Je peux vivre seule, me nourrir, aider mes enfants en Ukraine, et bientôt payer mon propre logement », indique-t-elle. Car c'est la prochaine étape dans cette quête d'indépendance. Ne plus être hébergée chez l'habitant... « Avec mon amie ukrainienne Galina, nous allons habiter ensemble et diviser le loyer par deux. Ce sera plus économique », poursuit-elle.
À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les deux tiers des réfugiés ukrainiens accueillis quelques jours après l'invasion russe, sont repartis. Ce n'est donc pas le cas de Galina, l'amie d'Albina. Elle est embauchée dans la cuisine d'un restaurant de la ville. Plus grand-chose ne la rattache à l'Ukraine. Son mari est mort avant la guerre, sa maison a été détruite depuis. Son fils de 10 ans est avec elle, ses deux filles sont encore en Ukraine.
Mais c'est bien en France, qu'elle se projette. « L'Ukraine me manque, mais je veux rester. Certes, la première année a été psychologiquement difficile, mais maintenant, je suis sereine : j'ai un contrat longue durée et ma propre maison dont je peux payer moi-même le loyer. J'ai encore le statut de réfugiée certes, mais j'ai le sentiment de faire partie de la société française. Avec ce travail et ce logement, je peux regarder vers l'avenir. Et bientôt, après avoir appris la langue, nous nous intégrerons complètement », raconte-t-elle.
Mais il restera une dernière étape, dit-elle avant d'être pleinement intégré. Faire venir ses deux filles depuis l'Ukraine pour étudier en France.
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