À la Une: l’annulation du report de l’élection présidentielle au Sénégal
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Les journaux et les sites d'informations sénégalais, publient quasiment tous ce matin, les 5 pages de la décision du Conseil Constitutionnel, qui annule le report de l'élection présidentielle au 15 décembre prochain. « Que dire ? » s'interroge le Quotidien « Le processus électoral devra se poursuivre. Et le Conseil constitutionnel demande une nouvelle date vu le temps de campagne perdu. Et le Président Sall va signer un nouveau décret en principe qui convoque le corps électoral. Quand ? Wait and see ! » s'exclame le journal sénégalais. « Et maintenant ? » renchérit Walfnet « La messe vient d'être dite. Quelle sera la suite ? Ça doit couler de source. Le Conseil constitutionnel doit aller jusqu’au bout de sa logique : poursuivre le processus, demander aux candidats admis de démarrer leur campagne électorale, prolonger la durée puisqu’elle devait démarrer le 4 février 2024 et organiser la présidentielle avant le 2 avril ». Et Walfnet de conclure : « Le Conseil constitutionnel doit continuer à rester maître du jeu. C'est ça la vérité dans une démocratie qui se respecte. »
Premières réactions politiquesL’une des premières réactions est celle de Barthélémy Dias.Pressafrik.com nous dit, que le député et maire de Dakar a rappelé « qu'il s'est opposé au vote de la loi pour le report de l'élection présidentielle, soulignant que c’était une loi anticonstitutionnelle. « Pour le parlementaire », ajoute Pressafrik.com, « cette décision rappelle à Macky Sall que le Sénégal est une république ». Et le maire de Dakar ne s'arrête pas là. « Le Conseil constitutionnel qui est », dit-il, « le seul habilité à dire le droit en de pareilles circonstances, a rétabli aujourd’hui le Sénégal dans son droit. Maintenant, la question qui se pose est : le Président Macky Sall, va-t-il respecter cette décision de justice ? interroge Barthélémy Dias.
Libération d’opposantsLa presse sénégalaise revient aussi sur la libération d’opposants, quelques heures avant la décision du Conseil constitutionnel.Dakaractu a ainsi rencontré à sa sortie de prison, l'étudiant Pape Abdoulaye Touré, membre de la plateforme F24. « Nous rendons grâce à Dieu », dit-il. « Mais nous allons continuer le combat. Nous prions qu'Ousmane Sonko ainsi que tous les autres détenus politiques, recouvrent la liberté »... De son côté, Sénégo.com rappelle que le jeune homme a passé neuf mois en prison. Et il affirme qu'il a été victime de « torture », ce qui lui aurait « occasionné des fractures au niveau du pied droit et de la main gauche ». Pour sa part, le Soleil raconte l'inhumation du jeune Landing Camara, tué le 10 février. « Landing Camara, ajoute Le Soleil, est décédé dans des manifestations pour dire non au report de l’élection présidentielle. Il est parti à jamais pour rejoindre les autres enfants de la République qui sont morts dans les mêmes conditions. »
OptimismeLe site d’information burkinabé, Wakatsera, livre de son côté une analyse détaillée, et se demande si « Macky Sall, désavoué par les Sages, est toujours maître du jeu ». Wakatsera qui interroge encore : « Le Conseil constitutionnel a-t-il pris la bonne décision ? Oui. Cette restauration de la loi ramènera-t-elle la paix dans un Sénégal où la tension socio-politique avait comme atteint son point de non-retour ? Oui, si chaque partie a à cœur de jouer la carte de l’apaisement. Enfin, « Quelle sera la nouvelle date de l’élection présidentielle ? « Elle n'est pas déterminée pour l’instant », nous dit Wakatsera. Et ce n'est pas tout. Pour le site d'information burkinabé, « D'autres questions sont aussi à l'ordre du jour », comme celle-ci : « La libération à la pelle de détenus politiques sera-t-elle déterminante pour faire descendre le mercure politique ? » Wakatsera se montre finalement plutôt optimiste : « Le Sénégal », dit-il, « a perdu son titre de champion d’Afrique des nations de football, mais conserve celui de phare de la démocratie en Afrique. »